J’ai un parcours assez atypique : j'ai fait mes études de médecine en Croatie ! Je suis partie m’installer là-bas car je n'ai pas réussi à obtenir la PACES en France. En D3 j'ai réalisé un ERASMUS à Paris V (ex—Descartes), et c’est d'ailleurs mon stage en gynécologie à l’Hôpital Saint Joseph qui m’a donné l’envie de faire de la gynécologie-obstétrique.
Après cette année d’ERASMUS, je suis rentrée faire ma dernière année en Croatie, à Zagreb. Le programme des cours théoriques en Croatie n'est pas équivalent à celui de la France et n’est surtout pas compatible pour passer l'ECN.
J’ai donc commencé à travailler sur le programme français avec notamment des conférences en ligne, en parallèle du programme croate. Après avoir été diplômée en Croatie, je suis rentrée à Paris où je me suis consacrée entièrement au programme des ECN pendant un an. Grace à l’aide des chefs de services, j’ai pu réaliser des stages en tant qu’externe pendant cette année-là, ce qui était super.
J’ai passé les ECN en 2017, en candidate libre à Rouen. Lors des choix d’internat, je n’ai pas pu obtenir de place en gynécologie obstétrique.
J’avais des idées reçues sur la gynécologie médicale, et le côté « frottis en cabinet » ne m’attirait pas particulièrement. J’ai cependant décidé de m’orienter vers cette spécialité, en prenant la dernière place disponible - celle aux Antilles – avec comme arrière-pensée de basculer par un moyen ou un autre sur l’internat de gynécologie obstétrique.
Je n'ai fait que de l'obstétrique pendant mes premiers semestres : un semestre en Martinique, un semestre en Guadeloupe et un semestre en Guyane.
J'ai découvert la gynécologie médicale en 5ème semestre, côté endocrinologie. Et j'ai aimé.
En parallèle, je voyais mes chefs d’obstétrique lassés par le rythme des gardes. Je me suis donc dis que je finirai mon internat de gynécologie médicale et que je verrai ensuite comment j’orienterai ma pratique.
La maquette à mon époque était la suivante, dans l’ordre : trois semestres aux Antilles-Guyane, trois semestres en métropole et deux semestres aux Antilles-Guyane.
Actuellement, la maquette a évolué vers deux semestres aux Antilles-Guyane, deux semestres en métropole puis quatre semestres aux Antilles-Guyane.
Les avantages de l’internat aux Antilles-Guyane, toutes spécialités confondues, c’est clairement la vie quotidienne (qui change beaucoup !) : sports nautiques, plongée, randonnée en montagne, faire ses repos de garde sur la plage... mais également la richesse d'une culture différente. La Guyane à Saint-Laurent du Maroni c'est un autre monde !
L’un des autres avantages c’est que pour les semestres en métropole, nous sommes considérés comme des surnombres. Il est donc facile de choisir les stages que nous souhaitons : il faut simplement l’accord du chef de service. J’ai pu faire trois super stages en métropole !
Les inconvénients sont le fait d’être dépendant d’une voiture, d’accepter de déménager souvent (+++), et toute la complexité vis-à-vis des travaux de thèse ou des DU qui constitue parfois une vraie gymnastique avec plusieurs aller-retours en métropole.
D’autre part, il existe des particularités concernant la thèse, avec quelques conditions à remplir : il est toujours mieux vu de passer sa thèse là-bas, et (dans tous les cas) le jury doit être composé d’un membre provenant des Antilles.
Le premier mois aux Antilles a été difficile, avec le déménagement etc. Mais ensuite, c’était génial !
Comme pour toute gynécologue médicale, il est possible de s’installer où l’on veut. L’internat dans les DOM-TOM ne constitue pas une difficulté pour s’installer en métropole, d’autant plus qu’on y passe un certain nombre de semestres durant lesquels il est facile de créer un réseau afin de faire ensuite un assistanat ou un clinicat.