Après un externat à la Faculté de médecine de Rouen, je suis partie faire mon internat de médecine générale aux Antilles-Guyane. J’ai effectué trois semestres en Martinique et trois semestres en Guyane. Je suis ensuite rentrée quelques mois en métropole pour des remplacements de médecine générale puis je suis retournée faire un assistanat au sein du service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Fort de France où j'y travaille depuis novembre 2021. Je suis aujourd’hui en cours de parcours de qualification en gynécologie médicale.
J’ai pris la décision de me tourner vers la gynécologie médicale un peu après la moitié de mon internat. J’étais de moins en moins convaincue ou « emballée » par mes stages au fur et à mesure de l’internat de médecine générale jusqu’à ce que je passe en service de gynécologie-obstétrique pendant 6 mois.
J’ai ressenti un vrai regain d’intérêt pour la médecine au travers de cette discipline que je trouve complète et passionnante.
Je savais donc dès l’internat que j’allais devoir m’investir afin de pouvoir exercer le métier qui me plaisait vraiment. Ce n’était pas tant un choix mais plutôt une évidence pour moi.
La question d’un droit au remords ne s’est pas posée puisque j’avais dépassé le délai légal. Par ailleurs, les places étaient très limitées (peut-être un poste de gynécologie médicale en 2017 pour la faculté des Antilles) et je ne pense pas que j’aurais pu y prétendre en étant arrivée en milieu de classement à l’ECN.
Concernant les démarches, il existe des « référentiels métiers » sur le site du Conseil National de l’Ordre des Médecins concernant les qualifications. Celui de Gynécologie Médicale date de 2015 et précise :
- Que le candidat doit avoir effectué trois années d’équivalent temps plein dans des structures pratiquant la gynécologie médicale ;
- Que le candidat doit être titulaire de trois DU ou DIU en rapport avec la gynécologie médicale ou à défaut d’un master 2 ou d’une thèse en rapport.
Une fois ces conditions remplies, le dossier peut être soumis à la commission de qualification du conseil de l’ordre des médecins mais ne garantissent pas l’acceptation du dossier.
Il s’agit d’un parcours atypique où il n’est pas seulement question d’acquérir certaines compétences spécialisées, il faut également maintenir une activité de médecine générale en parallèle. Il s’agit également d’apprendre complétement une nouvelle spécialité et la difficulté se trouve dans le manque de reconnaissance de ce type de parcours et le manque d’opportunités, surtout au début. Avec la maquette d’internat de médecine générale aujourd’hui, il n’est pas vraiment possible d’orienter son internat et l’apprentissage commence vraiment au moment de la première prise de poste. Il faut trouver le service qui laisse la chance de débuter.
Il existe pour moi certains d’obstacles :
- La difficulté à trouver un poste adapté : bien souvent ce statut est inexistant dans les services hospitaliers, le profil recherché doit être plutôt capable de participer à la continuité des soins ou bien être déjà surspécialisé, en médecine de la reproduction par exemple.
- Le temps de formation est conséquent au vu du « retard » à rattraper : il faut jongler entre les différents DIU ou DU, le travail personnel (car les DU ne sont pas toujours suffisants) et le travail à temps plein. La progression doit être relativement rapide car, dans mon cas, j’ai également une fonction d’accompagnement des internes.
Pour moi l’avantage principal de ce changement de spécialité est l’épanouissement au travail.
Je découvre et j’apprends tous les jours une discipline qui me passionne et qui me motive bien plus que lorsque j’étais en médecine générale. J’aime la sensation de progression et d’acquisition de compétences variées.
Néanmoins je pense qu’il s’agit également d’un avantage que d’avoir eu une formation initiale de médecine générale, ce qui me permet d’avoir quelques fois une vision peut-être plus globale des patient(e)s.